Le carrousel a tiré ses rideaux, on entend haleter les pierres blanches.
La cathédrale et la place se renvoient la lumière, jeu d’ombres,
gris clair, fraîcheur illusoire.
La ville est immobile. Le silence des cafés désertés en un temps
suspendu, les hamacs des jardins de l’orangerie restent vides, figés.
Le regard ne rencontre qu’un décor minéral, animé uniquement par
la lueur verte intermittente de l’enseigne de la pharmacie. Rien, personne, nulle
part. Méditation solitaire sur le bord de la fontaine à l’arrêt.
Soudain, un pas, puis deux, le bruit de petits souliers vernis
qui résonnent sur le pavé de la rue piétonne.
Un fauteuil qu’on sort, une table. Les terrasses ressurgissent, des portes s’ouvrent.
Début de soirée qui se prolongera tard dans la nuit, repas
partagés, conversations joyeuses, relative douceur sous le ciel étoilé, succédant
enfin à la touffeur implacable de cette journée de canicule.