mercredi 29 avril 2020

Une chronique de Marie Séraphine - Arrivée en ville

Le carrousel a tiré ses rideaux, on entend haleter les pierres blanches.

La cathédrale et la place se renvoient la lumière, jeu d’ombres, gris clair, fraîcheur illusoire.
La ville est immobile. Le silence des cafés désertés en un temps suspendu, les hamacs des jardins de l’orangerie restent vides, figés.
Le regard ne rencontre qu’un décor minéral, animé uniquement par la lueur verte intermittente de l’enseigne de la pharmacie. Rien, personne, nulle part.  Méditation solitaire sur le bord de la fontaine à l’arrêt. 

Soudain, un pas, puis deux, le bruit de petits souliers vernis qui résonnent sur le pavé de la rue piétonne.

Un fauteuil qu’on sort, une table. Les terrasses ressurgissent, des portes s’ouvrent.

Début de soirée qui se prolongera tard dans la nuit, repas partagés, conversations joyeuses, relative douceur sous le ciel étoilé, succédant enfin à la touffeur implacable de cette journée de canicule.