Le monde dort, sous les plis de cette nuit indigo. Le monde dort mais ça chuchote autour. Le silence crisse de bruits minuscules, les hommes se sont tus, la vie alentour s’éveille.
Bercée par les lents mouvements de mon rocking-chair, blottie sous mon plaid dans la fraicheur étoilée, je savoure ce son et lumière, invitée clandestine. Je me sens poussière dans cette immensité et cette ambiance d’infini réjouit mon cœur.
Les mots me viennent, en flots impétueux, libérés de toute entrave. J’écris alors ce monde vacillant, plein de fureur et de folie, univers fracassé au sein de cette belle harmonie. Il fait soudain plus froid, la lune se fait plus pâle.
La plénitude sereine a fui. Mes pensées ne peuvent éluder la noirceur du temps et me laissent déconcertée.
Tandis que mon esprit divague, les premières lueurs orangées apparaissent à l’est lointain.
