lundi 21 septembre 2020

Je me souviens....

Je me souviens des genoux écorchés par les chutes à répétition,

Je me souviens des goûters : carrés de chocolat Poulain et beurre salé,  
Je me souviens des vêtements du dimanche,
Je me souviens des salades des soirs d’été,
Je me souviens des vols d’hirondelles en rase motte entre chien et loup,
Je me souviens de l’escalier de bois dans la maison neuve,
Je me souviens des livres de la bibliothèque verte,
Je me souviens du pantalon de velours trempé des matins de pluie,
Je me souviens de tables de multiplication qui faisaient de la résistance,
Je me souviens des parties de cache-cache dans la cave,
Je me souviens des deux clémentines dans les souliers au pied du sapin,
Je me souviens de la chaleur au coin de la cuisinière, à l’abri des volets clos sur la nuit.
 
Je me souviens.

La petite fille à couettes.....

 

C’étaient les étés interminables de mon enfance. Chacun d’entre eux semblaient durer une vie entière, le temps s’étirait et ne paraissait pas devoir finir.

La cour minuscule, revue il y a quelques années, m’était un monde tout entier et un espace d’aventures multiples, source de sottises inépuisables.

C’était le temps des tomates juteuses, dévorées sitôt cueillies, le temps aussi des tartines de confitures de mûres, mangées au gouter. Nourrie de récits d’aventures, grâce aux emprunts à la bibliothèque municipale, je me voyais alors rescapée sur une quelconque plage déserte d’une ile perdue !

Je me souviens de mon premier maillot de bain de petite fille à couettes ! Il était rouge. Je l’avais eu pour le voyage des écoles au bord de la mer ! Nous partions en car, pour la journée. A cette époque où les familles ne possédaient pas forcement de voiture, la moitié du village embarquait pour cette folle odyssée !

Ce maillot n’a sans doute vu la mer qu’une seule fois. Mais cet été particulier, je devais avoir sept ou huit ans, je l’ai mis très souvent, les jours de grande chaleur. Je n’étais pas peu fière ! Un maillot deux pièces, voilà qui fait demoiselle !

Les soirs de canicule, alors que les nuages d’orage montaient, on branchait le tuyau sur le robinet d’eau froide et nous éclations de rire sous la douche glacée, courant autant pour l’éviter que pour nous faire arroser !

mercredi 16 septembre 2020

Ecorces

Chaque tour de roues dépose subrepticement les urgences du jour sur le tapis de feuilles desséchées.

Inspirer, s'abstraire,

Écrire à l'heure des devoirs 
Exercices de conjugaisons,
Être et avoir été,
Futur simple ou futur composé,

Quelques pas dans la cour désertée,
Des fenêtres entrouvertes s'échappe le tintement des couverts,
On dîne.
Au dehors, la ville s'acquitte de ses rituels du soir.
 
Les mots livrés, le sac refermé,
Rentrer entre les ombres des futaies bienveillantes de la promenade.