dimanche 22 mai 2022

Marie Séraphine....

 

C’est un dimanche aux parfums de vague nostalgie. Marie Séraphine se souvient de certains autres dimanches, ailleurs, loin auparavant. De ces après-midi qui s’étiraient en longueur mais se terminaient toujours un peu trop vite.

Tricot et discussion sur les chaises droites inconfortables de la salle de séjour, petite télévision noir et blanc, les petits gâteaux secs et le café de 4 heures. A cette époque, on disait 4 heures, dire « 16 heures » ne venait à l’idée de personne !
On regardait les heures passer, on s’ennuyait vaguement mais paisiblement. Puis, à la soirée, on recommençait à s’agiter. Préparer ses affaires, son cartable ou les vêtements pour reprendre le cours de la vie habituelle, le lendemain.
Marie Séraphine sourit : de ces moments suspendus, elle a gardé le goût de l’entre-deux, de ces moments d’avant. D’avant la course, d’avant le flot impétueux qui emporte les heures.
Allons, demain, demain, il sera temps de retrouver l’agitation.
Mais pour ce soir, pour un moment encore, savourer avec gourmandise et un brin de paresse, comme en contrebande, cette liberté et laisser les pensées errer à leur bon vouloir.
L’archet du violoncelle n’a pas livré encore sa dernière note !

Petit Tom

Petit Tom,
Curieux petit bonhomme,
Petit bout d'homme,
 
Paisible petit garçon
Toute la colère du monde,
Soudain l’étouffe et l’emporte,
 
L’ouragan se déchaîne,
Monstrueux, impétueux,
S’empare alors du petit bonhomme.
 
Petit Tom,
Si gentil petit bout d’homme !


mercredi 4 mai 2022

Le carnet

Hors d’âge, il menace de perdre ses feuillets à chaque consultation ! Il avait pourtant fière allure et embaumait le cuir neuf, à l’ouverture de la boite. Symbole d’une nouvelle étape, il a suivi fidèlement de multiples épisodes depuis. Il va désormais trouver sa place dans un tiroir du bureau, toujours à portée de main tout de même.

Mais auparavant, il convient de recopier proprement et avec application son contenu dans un tout nouveau carnet. Savourer le plaisir du neuf et page après page, lettre après lettre, se remémorer des instants de vie, des événements, retrouver des visages ou des éclats de voix, s’étonner d’un nom qui n’évoque plus rien. S’émouvoir aussi, il n’est parfois plus nécessaire de recopier certaines adresses.

Se dire aussi que les nombreuses pages encore vierges n’attendent que de se remplir, de raconter de nouvelles aventures et de prochains éclats de rire...