samedi 28 décembre 2019

Histoires du monde - Pérégrinations incertaines - Volume 8 - Les vagues divaguent...

Les vagues divaguent
Les pensées vont, à l'unisson.

Une année, 
Une année de ce voyage,
Imperturbable, sans heurts,
De cette quête sans hâte,
A la rencontre de soi.

Le flot tumultueux des eaux dorées,
Le jaune rosé des roseaux emplumés,
Ponctuent ces rêveries ondoyantes.

Et puis cette main,
Dans laquelle vient se poser la mienne.



mardi 10 décembre 2019

Atelier d'écriture - Je les offre....

Avec le vent pour oreiller,
S’envoler
Du haut du clocher,
Où je reviendrai vers mon nid,
La mauvaise saison finie.

Laisser les parfums d’hier,
Les premiers jours blancs de l’hiver.

Au bonheur des itinéraires,
Au hasard des rencontres,
Concocter ma liste multicolore,
D’images et de senteurs,
Glanées en liberté.

Puis au fil du voyage,
Transmettre à nouveau ces mots et sentiments,
Pour un départ vers un autre ailleurs.

mercredi 4 décembre 2019

Une histoire de Noël....


Carotte, le petit renard des neiges est triste, très triste. Ses amis, Lucie la pie bavarde, et Toudoux, le hérisson tout rond, sont très inquiets pour lui.
- « Etrange, se disent les deux amis, qu’est-ce qui peut bien causer autant de chagrin à Carotte ? »
Ils décident d’aller le voir pour l’interroger et le consoler. Lucie la pie arrive la première et chantonne :
- « Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…. »
Et là, catastrophe, Carotte éclate en sanglots !
- « Eh bien, ça c’est malin, s’exclame Toudoux. Regarde ce que tu as fait ! Bravo ! »
Lucie lui répond :
- « Je voulais juste lui donner le moral. C’est une jolie chanson de décembre. Et l’air est très joli et entrainant. »
Toudoux demande à Carotte :
- « Enfin Carotte, que t’arrive-t-il ? Lucie chante comme une vieille casserole percée, c’est vrai, mais cela ne peut pas te désoler autant ! »
Lucie dans son dos le regarde de travers et un peu vexée, lui tire – très discrètement - la langue !
- « Tu n’aimes pas le vent, les chansons, l’hiver, décembre… ? Souviens-toi pourtant, l’hiver c’est la saison des batailles de boules de neige, des guirlandes et des cadeaux…. »
Toudoux n’a pas terminé sa phrase que les sanglots de Carotte repartent de plus belle !
Lucie grogne :
- « Oui, eh bien, certains peuvent bien parler, ils ne font pas mieux que moi ! Ah bravo, c’est réussi !
Lucie et Toudoux se regardent et posent enfin la question :
- « Alors, Carotte, que se passe-t-il ? Mouche-toi, respire un grand coup, et dis-nous ! »
Carotte hoquète encore une fois ou deux, cherche son mouchoir, prend une grande respiration et chuchote :
- « C’est ça, c’est justement ça ! »
- « Sans doute, peut-être, mais encore ? C’est ça …. quoi ? »
- « C’est Noël, c’est à cause de Noël…. » et les larmes de Carotte se remettent à couler.
- « Non, non, non, STOP ! » s’écrient Lucie et Toudoux. "Tu n’aimes pas Noël ? Les cadeaux, la lumière, la neige, le chocolat tout chaud ? On peut ne pas aimer Noël ?"
Les yeux de Carotte se font plus brillants et un léger sourire apparait. Il soupire :
- « Oh, si, j’aime bien la neige, le chocolat, les lumières, tout ça…mais c’est juste que…. »
- « Que….quoi ? » le pressent ses deux amis.
- « Pour Noël, des gens viennent dans la forêt et coupent tous les sapins !!!! Et moi, j’aime tant ça, les sapins. Je me cache derrière, je creuse un trou sous leurs branches basses pour m’y abriter et j’écoute le chant du vent qui passe à leur cime. C’est si beau ! »
- « Oh oui, c’est beau ! », s’écrient d’une même voix Lucie la pie et Toudoux le hérisson.
- « Et puis, ce n’est pas juste pour les sapins, qui n’ont rien demandé à personne ! » enchaine Lucie.
- « De toutes façons, c’est trop nul, décrète Toudoux. Ils coupent les sapins pour avoir des cadeaux en dessous et ensuite ils les jettent au bout de quelques jours. »
Lucie le reprend :
- « tu as raison, mais on ne dit pas :  c’est trop nul, ça ne se dit trop pas ! »
Carotte se sent un tout petit peu oublié et lève la patte :
- « et heu, comment dire, on fait quoi, les sapins, Noël, tout ça… ? »
Lucie et Toudoux se regardent, hésitent et cherchent…..
Soudain :
- « Je sais, je sais, je sais…. » s’écrie Toudoux,
- « Tu sais quoi ? »
- « On fait une lettre au Père Noël et on lui explique. Il va forcément trouver une solution. Je suis sûr qu’il aime les sapins lui aussi ! »
Les trois amis se mettent tout de suite au travail.
- « Cher Père Noël, cela ne va pas du tout, du tout. Il faut vite que tu fasses quelque chose ».
- « Voilà, c’est fait, on a fini !», s’exclame Lucie.
Il ne faut pas le dire mais Lucie est parfois un peu étourdie et n’aime pas trop travailler.
- « N’importe quoi ! lui réponds Carotte. On n’a rien expliqué du tout ! »
- « Ah ça c’est sûr, confirme Toudoux, rien du tout ! »
Lucie ronchonne pour la forme mais elle accepte de continuer.
- « Alors voilà, Père Noël, tu comprends, les sapins qu’on coupe et qu’on jette, tout ça, ce n’est plus possible ! Nous, les sapins, on aime se cacher dessous et les écouter chanter dans le vent. Il faut que tu nous aides.
PS : On a été drôlement gentils cette année, et si tu pouvais nous donner aussi des cadeaux par milliers, ce serait drôlement chouette ! »
Les trois amis n’avaient pas oublié à qui la lettre était adressée !
- « Je vais la poster au village, déclara Carotte, qui avait retrouvé le sourire. J’irai cette nuit, et personne ne me verra. »
Ce qu’il fit.
Quelques jours passèrent. Les trois amis ne voyaient rien arriver, pas de lettres, pas d’appels, aucune réponse. Le moral de Carotte recommençait à baisser, et on entendait parfois « snif, snif, » le soir au fond des bois.
Lucie la pie s’énervait toute seule et piaillait de colère.
Toudoux le hérisson trottait deci-delà, juste histoire de s’occuper.
Et puis un jour, en se promenant au milieu des sapins, ils les remarquèrent : une, non deux, puis trois, puis dix, puis vingt, puis encore bien davantage…
Des affiches, des centaines d’affiches !
Chaque sapin, petit ou grand, était orné d’une grande affiche sur laquelle on pouvait lire :
- « Attention, attention, capital, essentiel, vital et très très important ! Ceci est un message du Père Noël à lire très soigneusement. Je suis allergique à la sève de sapins. J’ai attrapé une Noellite et ne pourrais donc me rendre dans aucune des maisons en possédant un. Ses habitants n'auront donc aucun cadeau ! »
- « Trop bien », s’écria Lucie. Et pour une fois, personne ne lui dit que cela ne se disait trop pas !
- « Vos cadeaux seront déposés dans vos chaussons, au pied du radiateur. » Le Père Noël avait bien remarqué que tout le monde n’avait pas de cheminée et ne souhaitait pas forcement que le feu y soit allumé !
PS : je ne suis toujours pas allergique au chocolat chaud… ! »
On dit que depuis cette année-là, aucun sapin n’a plus été coupé pour Noël et que trois amis ont été vus souvent en train de jouer à se cacher derrière leurs troncs ou de chanter en chœur avec le vent qui faisait siffler leurs aiguilles.
On raconte même que ce fut leur plus beau cadeau de Noël !