vendredi 9 décembre 2022

Un conte....

Minuscule, proprement minuscule ! A tel point d’ailleurs qu’on n'en distingue le contour qu’en arrivant presque à sa porte. Cet aéroport ressemble davantage à un banal hangar, avec ses murs ocres et verts comme s’il devait se dissimuler dans le paysage, à peine toléré, comme clandestin.

Voilà bien un fragile point de départ pour un voyage qui tient pourtant de l’odyssée. Ne pas se laisser impressionner, quelques livres comme viatique, partir, tels les descendants de tous ceux qui ont effectué le même périple au fil du temps.
Partir, s’évader, embarquer, laisser venir le bonheur et l’ivresse de la légèreté, avant de se poser délicatement au pays du peuple des Pages Sages.
Discrets, presque fluets, le voyageur distrait pourra les croiser sans même les remarquer. Tels des caméléons furtifs, ils se fondent dans la nature foisonnante qui les entoure. Les rencontrer se mérite et demande qu’on y prête attention.
Affairés et diligents, ils vont et viennent, tout absorbés par leur tâche. Leur journée commence toujours par le même rituel : ouvrir chaque matin un livre emprunté la veille au soir au voisin, y piocher trois mots et les offrir au premier être vivant qu’on croise. On pourra les chanter, les clamer, les susurrer, les chuchoter, les hurler, selon ce qu’on trouvera le plus adéquat ! 
 
 
Ils partent ensuite, en suivant très exactement leurs envies et les inspirations du moment. Un jour de mélancolie, tel marchera le long du ruisseau, à pas lents et tranquilles. Ce même ruisseau que tel autre avait suivi la veille, avec joie, bonheur, exaltation et éclatant de rire !
Parcourant ainsi leur monde, on les voit soudain stopper net et s’emparer prestement qui d’un calepin, qui d’une feuille arrachée d’un carnet, qui d’un livre aux pages blanches. A la craie, au fusain, au crayon ou bien encore à la mine de plomb, ils esquissent, dessinent, copient, illustrent, peignent à grands traits.
Ce sont des collecteurs créateurs !
Cueillant parfums et couleurs, sensations et odeurs, ils créent, imaginent, inventent un catalogue de mots nouveaux, inédits, jamais encore prononcés, tout à la fois les plus sobres et les plus percutants possible. Des mots indiscutables, qui se suffiront à eux même !
Épuisés par ce dur labeur, comme des convalescents ouverts à autrui, si le ruisseau est très sauteur et cascadant, ils vous adresseront gentiment la parole pour peu qu’ils vous sentent suffisamment réceptif.
J’eus ce bonheur, alors que je déambulais au hasard. J’entendis soudain une petite voix suave murmurer : « voluptique, ....voluptique…. Voyons voyons, oui, voluptique, c’est tout à fait ça ! Vite, je le note et je le porte au catalogue ».
Les sens en éveil, je continuais ma route. Ce fut cette fois une voix grave et concentrée qui s’exclama : « J’ai trouvé ! Musicriture, bien sûr, oh oui, c’est formidable, musicriture ! » On pourra remarquer que les habitants de ce bout du monde ne manquaient pas de donner parfois dans une très légère autosatisfaction !
Le dernier mot que j’entendis lors de ce séjour fut « Flutisme ! », sur un ton quelque peu désabusé !
Je pris le chemin du retour et retrouvais, songeur, l’aéroport. Le sens de ces mots ne m’avait pas été expliqué, j’avais pourtant parfaitement compris ce qu’ils signifient à l’instant même où je les avais entendus !
Voilà bien de la poégination ! 
 

 

mercredi 7 décembre 2022

Chez moi....

 

Chez moi, cest juste à côté, tout à côte, pas loin

Les yeux grands ouverts sur la vie,

Les espaces infinis, la musique des couleurs,

Le silence des harmonies douces et lumineuses, lair bleu profond

 

Chez moi, cest mon chemin, cest ma route,

Cest mon itinéraire, sur lequel javance,

Habitée du monde, libre et légère !