Tout commence au petit matin. Le nez dans le bol de café, l’esprit légèrement embrumé, le corps encore endolori des aventures de la veille. On parle peu, on laisse la journée prendre place.
Premiers pas, départ
Les conversations discrètes et anodines font la bande son. Le bruit des herbes hautes couvertes de rosée, le ronronnement d’un tracteur au loin, la terre qui fume aux premiers rayons de soleil. On quitte la petite route gravillonnée pour prendre un sentier pentu. Une jolie grimpette pour se dérouiller les muscles et les poumons. L’air qu’on expire forme de petits nuages, il fait encore frais.
Brume danse
On devine à travers les feuillages mordorés quelques toits du hameau voisin. Le chemin bifurque et descend dans une clairière abritée. Un ruisseau à peine visible la traverse. Gorgée de café odorant, bercée par son chant ténu.
La pause terminée, on change d’univers. Se taire, se laisser imprégner.Sous-bois solitaire
Les muscles fonctionnent en autonomie, le pas souple et régulier, l’esprit vagabonde. Le groupe s’organise et se recompose au rythme des foulées de chacun. On papote, ou pas. S’offrir un moment de solitude choisi, se donner la liberté de n’être que sensations.
Chaussures enlevées
Repartir après la pause n’est pas chose facile, le corps se croyait au repos. On revient à la civilisation, le plein ciel bleu retentit des chants d’oiseaux, les insectes bourdonnent, c’est la vie discrète et omniprésente. On se retourne au détour d’une côte pour relire l’itinéraire parcouru. Fatigue confortable du voyage accompli.
Bleu du soir tombant