dimanche 26 mars 2023

samedi 25 mars 2023

Les bourrasques

Les bourrasques brassent les volets sur le balcon, la nuit est bien jeune encore, il aurait été bon de dormir un peu plus longtemps ! Les gros boutons roses et charnus du camélia fraichement rempoté doivent valser au vent ! Un printemps s’annonce, sans parvenir pourtant à chasser les grands tourments ! De quoi sera-t-il vraiment le messager ?

Une colère gronde qui n’est pas uniquement celle du climat, des misères qu’on croyait reléguées au passé ressurgissent, la faim, la peur aussi !
Allons, ne pas se lever tout de suite, faire trainer, gagner encore un peu de temps. Ouvrir un nouveau livre, remède souverain à toutes les questions ! Celui-là sera particulier, court, incisif, ciselé, sans compromis, chaque mot pesé et posé à son exacte place. Il exige une concentration de tous les instants qui annihile toute pensée inopportune ! "On" n'est plus, "on" est un cerveau qui lit ! L’esprit ne vagabonde ni ne baguenaude, face à ce texte !
Livre terminé, fermé, reposé, mais qui va rester longtemps en bouche et en tête !
Les bourrasques toujours, mais le jour esquisse ses premiers traits de lumière. Dernière tentative pour grignoter quelques instants de sommeil, bien que sachant le combat perdu d’avance, juste pour ne pas avoir de regret !
Allons, debout, préparation du petit plateau soigné du petit déjeuner, moment privilégié ! Comme un échauffement pour se mettre en route !
Cafetière, ordinateur, casque, musique, au clavier, la valse des mots peut commencer !

vendredi 24 mars 2023

mercredi 22 mars 2023

Interlude un peu plus loin – L’heure bleue....

D’un pas tranquille, il descendit la ruelle, longeant les quelques maisons qui reprenaient vie. On s’agitait derrière les fenêtres éclairées de lumières chaudes. 
Il poussa la grille en laissant légèrement tinter la sonnette et traversa la cour. Avant d’y arriver, il savait que le porte ne serait pas verrouillée. Il toqua pour la forme, mais sans attendre aucune réponse en retour.
Dans l’entrée, il posa sa veste. Le chat Edgar, étalé dans sa flaque de soleil sur le sol pavé de la cuisine, daigna à peine frémir de la moustache pour le saluer, avant de pousser un léger soupir.
Nullement surpris du calme de la maison, il se dirigea vers le bureau, escorté par une ballade légère de Chopin. Il entra dans la pièce. Devant la fenêtre entrouverte, le petit guéridon de bois clair sur lequel les pages du roman délaissé tournent mollement au gré de la brise légère. Le marque page comme une ancre.
De la tisanière montent quelques volutes au parfum de cannelle, les notes enjouées du piano se mêlent aux bruissements plus diffus de la maison. Plus personne en ces lieux. Il sourit, attrapa un plaid moelleux et redescendit avant de sortir dans le jardin.
Lorsqu’il arriva près du banc, elle tendit la main et l’invita d’une voix dans laquelle se devinait son sourire. « Viens, assieds-toi ». Il posa le châle sur ses épaules, elle se blottit dans ses bras.
Le ciel était immense, plombé de puissantes nuées ourlées d’un gris charbon, qui passait par toutes les nuances de violet, tirant presque au noir parfois. C’était un océan en majesté, une marée mouvante, comme en surimpression dans la lumière qui baissait.
Puis, vers l’ouest, un rayon timide commença à percer la bande grise, juste en dessous. A peine perceptible d’abord, il prit rapidement de la puissance, se parant de jaune et d’orange, comme dans un dernier sursaut.
Le jardin s’en trouva presque illuminé, le rayon semblant caresser les buissons, les rosiers et les vieilles pierres, comme une mère borderait son enfant pour la nuit.
A l’heure bleue, main dans la main, ils se levèrent alors pour rentrer.

 

lundi 20 mars 2023

Interlude un peu plus loin...

Devant la fenêtre entrouverte, le petit guéridon de bois clair.

Les pages du roman délaissé tournent mollement au gré de la brise légère.
Le marque page comme une ancre.
De la tisanière montent quelques volutes au parfum de cannelle.
Des notes enjouées se mêlent aux bruissements plus diffus de la maison.