mercredi 18 juin 2025

Une chronique de Marie Séraphine : l'attente !

 

Le chat me regardait comme s’il savait ! Lui aussi semblait attendre, au moins autant que moi ! La journée s’étirait longue, longue, comme une veille de grand départ ! Il se posait, s’étalait sur le sol frais, tranquille un moment. Puis se relevait, repartait, cherchait sa place ! Nous étions tous deux fébriles, impatients, nerveux, dans une communion sans parole ! Le temps devenait presque palpable, les secondes comme autant de petits cailloux alignés !

Finalement, de tours en détours, de rangements en dérangements, une petite sieste ici, un peu de lecture là, la journée avança tout de même ! Je jure bien n’avoir jamais appris à lire l’heure à mon petit clown mais quelques minutes avant l’instant, il se posta à la fenêtre, droit, les moustaches en alerte, concentré à l’extrême !

Soudain, avant même que je n’entende le ronronnement si reconnaissable, il pencha la tête sur le côté, se redressa encore. Ne pas se précipiter, faire durer, cette fois avec le plaisir désormais certain, savouré par avance. Les portes qui claquent, celle de droite avec un son particulier, la clochette du portail qui tinte, les pas petits et grands sur le gravier de l’allée, les murmures et les rires étouffés….

Enfin, enfin, la porte s’ouvre, ils sont là ! Les embrassades et les câlins forment une mêlée joyeuse, le chat s’incrustant au milieu, pour passer de bras en bras et récolter son lot de caresses !

Il avait été bien long, ce mois, loin les uns des autres ! Le temps qui n’en finissait pas quelques heures plus tôt semblait soudain manquer pour tout se dire, pour se retrouver, pour retisser le cocon !

Le petit veilleur quant à lui, reprit sa place habituelle, rasséréné, à nouveau tranquille, avant de se rouler en boule, bailler et s’endormir du sommeil du juste ! Il était épuisé !