Les lampadaires s’allument sur la promenade faisant luire les trottoirs
mouillés. La pénombre s’installe dans le hall de l’hôtel. La porte à tambour laisse entrer la
moiteur de la pluie d’été.
Les palmiers ondulent, comme bercés par la
houle.
Les passants pressent le pas en direction de la gare, les taxis
s’arrêtent et repartent au gré des arrivées et des départs. Depuis son fauteuil, elle imagine les bruits du dehors, mélangés et en harmonie pourtant.
Dans son cocon, tout n’est que bruissements et paroles à voix basse, tandis que le pianiste pose ses notes avec délicatesse. Le parfum envoutant d’un vieux cognac l’emporte ailleurs.
Elle savoure langoureusement ce moment suspendu.
Le ciel s’assombrit encore, au loin des éclairs se répondent.
Elle se lève, resserre les pans de son
trench-coat, se saisit de son Borsalino et le pose volontairement juste un peu
de travers pour se donner de l’assurance. Il est temps de franchir les portes et
de reprendre le fil de son histoire !