C'est l'heure de la sieste à la Pension des Sapins.
Un à un, les volets grincent gentiment pour s'abriter de la chaleur touffue de ce début d'après-midi. On entre dans la torpeur du temps arrêté. Les dates et les heures se sont envolées, Marie Séraphine retrouve les sensations de l'enfance, lorsque les étés semblaient ne plus avoir de fin !
La grosse maison bourgeoise devenue pension témoigne des heures glorieuses de ce petit bourg, qui a jadis connu l'affluence pressée des stations de bord de mer. On venait y prendre les eaux et respirer le bon air de la campagne verdoyante. Des villas Belle Époque, quelque peu délabrées sous leur air fier encore, parsèment le village.
Le restaurant attenant à la Pension est l'un des derniers lieux d'animation. La petite troupe des résidents s’y mêle et s’y démêle au gré des départs et des arrivées. Les nouveaux de la semaine passée devenus des habitués. Bataillon hétéroclite, les vies de chacun viennent tricoter un bout de vie, un chapitre éphémère, une incise sur le chemin.
Le parcours achevé, chacun reprendra sa route et retournera à son ordinaire, enrichi de cette visite buissonnière.