C’est souvent à la lueur diffuse et
ambigüe des réverbères de la ville endormie, aux premières petites heures du
jour nouveau encore à venir que je m’installe à mon grand bureau pour écrire,
le dos bien calé dans mon fauteuil.
Je ne sais plus écrire à la main, mes
ratures et autres lettres malformées me dérangent. Quand je serai grande, je
ferai de la calligraphie pour y remédier !
Le clavier de mon ordinateur me
satisfait d’avantage, ou plutôt me perturbe moins.
Je perçois le silence qui m’entoure
et m’enveloppe malgré mon casque sur les oreilles. Je pars pour un voyage en
liberté au son d’une playlist de musique classique, suffisamment fournie pour
que je puisse me laisser surprendre, et assez connue pour y retrouver mes
morceaux « Madeleine de Proust ».
Je laisse venir les mots et les
sensations, les phrases se posent et s’organisent, « je » ne suis plus, « je » disparais, le texte est là, comme une entité indépendante. J’écris, j’écris, sans connaitre nécessairement la suite, sans avoir l’impression de décider de quoi que ce soit finalement.
Mes doigts vont tous seuls sur le clavier.
Puis le texte est là, terminé.
Après la dernière relecture, je lève
les yeux de mon écran, c’est le point du jour. La ville se met en mouvements.
J’écris pour m’amuser, j’écris pour
dire, j’écris pour faire le tri, j’écris pour m’oublier, j’écris pour devenir,
j’écris.