jeudi 8 mai 2025

Pourtant ......

 

Le regard perdu dans les nuages, l’esprit s’égare. Les temps sont paisibles ici, derrière la fenêtre, au bout du balcon. La vie semble s’écouler, comme à l’ordinaire. Les arbres ont reverdi et se balancent doucement. La brise se fait plus douce. Les grues, les hirondelles et les clochettes sont revenues.

On célèbre les quatre-vingt ans d’une paix éternelle. Quatre-vingt ans, une vie ! Une vie de dur labeur, sans nul doute, à reconstruire, rebâtir, relever les murs et les hommes, appréhender l’innommable après l’avoir tu, parce qu’indicible.

La belle saison s’annonce, là dehors, au bout du balcon.

Quatre-vingt ans de plus jamais ça, bien qu’émaillés de leurs lots d’horreur et de folie pourtant. Mais le progrès était en marche, l’homme se sentait devenu grand ! On allait vers le bonheur.

Le chant des oiseaux se mêle aux notes du violoncelle, là dehors, au bout du balcon.

Quatre-vingt années plus tard, on affute les armes, les canons tonnent à nouveau, les fous se sentent pousser des ailes !