La ville est assoupie sous la chaleur. Un souffle d’air divague sur les feuilles des tilleuls. La torpeur écrasante a pris possession des lieux.
Ici et là, quelques flaques d’ombre à peine un peu plus tièdes. Le
silence règne sur les volets clos. L’univers tout entier semble alangui, à l’arrêt.
Un chat s’étire de tout son long, se colle au pavé de la ruelle dans
l’espoir de retrouver une illusoire fraicheur. Bien à l’abri derrière le vieil arbuste noueux, dans un creux du mur, le rouge-queue gazouille à l’envi.
Le temps s’étire en un long dimanche en ce début d’été. Les températures
incitent à la lenteur. On s’évade au fil des pages, le tourbillon des mots, l’intrigue
vous transporte ailleurs, jusqu’à perdre toute notion de réalité.
Aux premières étoiles, le nez chatouillé par les effluves sucrés du chèvrefeuille, reposer le livre, enivrée, comme étourdie de
ce long voyage immobile.