jeudi 11 novembre 2021

Une chronique de Marie Séraphine - Novembre violoncelle...

L’ocre fauve de la flamme chancelante monte et réchauffe le plafond bas et gris au dehors. Les cuivres patinés brillent doucement à cette lumière incertaine. Il fait bon se pelotonner dans la lumière douce et se laisser aller à rêver.

Voilà que sonnent cinq heures. Les mots de Marie Séraphine s’enchainent sur le carnet. Son stylo court sur le papier. Le ciel obscurément blanc, opaque, supprime provisoirement la ville.
Au creux de ce cocon ouaté, apaisée, elle remonte le fil de sa vie. La petite fille aux couettes a fait son chemin, riche, chaotique, changeant et incertain. Ses pas l’ont menée au gré du hasard, et le hasard fait parfois bien les choses, sourit-elle.
Sa curiosité du monde et des autres est intacte, sa soif de lectures et de partage tout autant. Demain, elle retrouvera cette vie-là.
Mais à cet instant, elle savoure pleinement cette pause, cet intermède de douceur et de liberté. Elle est chez elle dans sa maison des nuages, à sa place, celle qu’elle s’est choisie, enfin !
Noisette à ses pieds suit son travail, soutien discret. Cette fin d’après-midi appelle un rooibos vanille.