Sérénité
Les petits
bonheurs volés de ces jours très exceptionnels où je n’avais pas pu aller
à l’école du fait d’une quelconque maladie infantile. Du fond de mon petit lit
bleu aux bords hauts, j’écoutais dans la pièce voisine la radio. Je partais à
rêver, Ménie Grégoire dispensait des conseils dont je ne comprenais mot.
Le goût de
ces après-midis à deux dans la maison calme à des parfums de propre, ceux de la
serpillère passée pendant un moment de répit. Le bruit un peu étouffé du
repassage, aussi. Ma mère s’activait sans relâche. Pour elle, les journées et
les nuits ne comptaient pas assez d’heures !
Je ne me souviens
plus des symptômes qui devaient pourtant être suffisamment éloquents pour
justifier d’une absence scolaire ! On ne plaisantait pas avec ces
choses-là ! Je ne garde que la sensation de cette paix totale qui
m’habitait alors.
J’écoute
toujours la radio, souvent en repassant, et parfois, un
sourire me vient aux lèvres...