Clés
Mon premier trousseau de clés, réduit d’ailleurs à sa
plus simple expression, puisqu’il n’en comporte qu’une seule !
C’est un dimanche vers seize heures que je prends
possession des lieux. Je tourne ma clé dans la serrure de la porte en bois
verni.
Un pas, deux pas, je pose mon sac.
A gauche, le lit une place, recouvert d’une couverture
à carreaux. Les draps un peu épais, blancs, un petit traversin. Une applique à
la lumière administrative en guise de lampe de chevet.
Au bout du lit, le long du mur, une armoire – placard –
vaisselier – bibliothèque – étagère à tout et à rien. Ce n’est pas grave, pour
l’instant, je n’ai pas grand-chose à y poser, si ce ne sont les quelques assiettes
d’Arcopal et les verres de Pyrex prélevés par ma grand-mère sur les hautes
piles qui remplissaient ses placards.
A côté de l’armoire, la table, qui me donnera pour
toujours le goût des grands bureaux. Une chaise.
Une large fenêtre aux panneaux coulissants, stores à
lamelles vert d’eau, couleur que je déteste encore à ce jour.
Mur opposé, garnis de placards multiples, petits,
grands, qui déborderont bientôt. Une porte dissimule un lavabo qui se changera
régulièrement en machine à laver !
Mais si, bien sûr, on peut laver un jean dans un lavabo !
Acquisition très urgente de serpillères pour que ledit jean s’égoutte et sèche
sans inonder tout l’étage !
Puis, tiens, la porte à nouveau.
A un bout du couloir, la cuisine. C’est-à-dire deux
plaques chauffantes. Mieux vaut utiliser la première, l’autre fonctionne à
temps partiel.
A l’autre extrémité, après le palier, les toilettes et
les douches.
Chambre 409.
J’ai 18 ans, je suis étudiante.