Ils sont posés là, à l'écart du monde.
Ils se font discrets, témoins muets du passage de la vie.
Ils ne disent rien de la visite matinale et furtive du lapin,
du chant de la chouette au clair de lune,
du bruit du vent dans les branches à l'approche de l'orage,
lorsque le ciel devient violet de colère.
Ils ne parlent pas plus des moments amoureux venus s'abriter en
leur creux,
des pas pressés des promeneurs solitaires,
des rares cris d'enfants venus s'égarer jusqu'à eux.
Immuables, inamovibles,
compagnons du soir qui tombe, du silence revenu.
La vie officielle, quotidienne, s'éloigne, retourne à ses
affaires.
Eux restent, veilleurs éternels et vigilants.
Ils seront là, demain, accueillants,
pour la marcheuse lasse qui voudra bien s'y reposer quelques
instants,
se laisser aller à rêver,
à écouter ce qu'ils ne diront pas
mais qui peut se deviner, pour peu qu'on y soit attentive.