dimanche 22 mai 2022

Marie Séraphine....

 

C’est un dimanche aux parfums de vague nostalgie. Marie Séraphine se souvient de certains autres dimanches, ailleurs, loin auparavant. De ces après-midi qui s’étiraient en longueur mais se terminaient toujours un peu trop vite.

Tricot et discussion sur les chaises droites inconfortables de la salle de séjour, petite télévision noir et blanc, les petits gâteaux secs et le café de 4 heures. A cette époque, on disait 4 heures, dire « 16 heures » ne venait à l’idée de personne !
On regardait les heures passer, on s’ennuyait vaguement mais paisiblement. Puis, à la soirée, on recommençait à s’agiter. Préparer ses affaires, son cartable ou les vêtements pour reprendre le cours de la vie habituelle, le lendemain.
Marie Séraphine sourit : de ces moments suspendus, elle a gardé le goût de l’entre-deux, de ces moments d’avant. D’avant la course, d’avant le flot impétueux qui emporte les heures.
Allons, demain, demain, il sera temps de retrouver l’agitation.
Mais pour ce soir, pour un moment encore, savourer avec gourmandise et un brin de paresse, comme en contrebande, cette liberté et laisser les pensées errer à leur bon vouloir.
L’archet du violoncelle n’a pas livré encore sa dernière note !