C’est un dimanche aux parfums de vague nostalgie. Marie Séraphine se souvient de certains autres dimanches, ailleurs, loin auparavant. De ces après-midi qui s’étiraient en longueur mais se terminaient toujours un peu trop vite.
Tricot et discussion sur les chaises droites
inconfortables de la salle de séjour, petite télévision noir et blanc, les
petits gâteaux secs et le café de 4 heures. A cette époque, on disait 4 heures,
dire « 16 heures » ne venait à l’idée de personne !
On regardait les heures passer, on s’ennuyait
vaguement mais paisiblement. Puis, à la soirée, on recommençait à s’agiter. Préparer ses affaires,
son cartable ou les vêtements pour reprendre le cours de la vie habituelle, le
lendemain.
Marie Séraphine sourit : de ces moments
suspendus, elle a gardé le goût de l’entre-deux, de ces moments d’avant. D’avant
la course, d’avant le flot impétueux qui emporte les heures.
Allons, demain, demain, il sera temps de retrouver l’agitation.
Mais pour ce soir, pour un moment encore, savourer
avec gourmandise et un brin de paresse, comme en contrebande, cette liberté et
laisser les pensées errer à leur bon vouloir.
L’archet du violoncelle n’a pas livré encore sa
dernière note !