dimanche 15 août 2021

À la Pointe de la Demoiselle


Les rochers effilés sifflent tranquillement au vent mutin. La lande est couverte de son duvet mauve et jaune. Au coucher du soleil majestueux, dans le ciel pur, les mouettes planent et valsent toujours. Les vagues caressent paisiblement le granit rose et gris. Dans ce monde minéral, la vie se dissimule partout. 

Le flot de promeneurs se fait plus discret au fil des jours, pour finir par se tarir presque tout à fait. La mer jolie reprend ses droits petit à petit, les vagues mugissent, le vent enfle et prend de la vigueur. Les écharpes de brume semblent prendre plaisir à s’attarder aux matins tardifs.

Les courlis cendrés prennent leurs quartiers d’hiver et se fondent dans le décor. Les eaux tourbillonnent maintenant au gré des grandes marées. Les hommes se réfugient derrière les murs épais des maisons basses.

La gentille balade guillerette cède la place à une polyphonie puissante et sauvage, les nuées épaisses prennent la couleur du plomb. Bientôt, il fera bon assister au spectacle de la nature en furie, bien au chaud derrière les fenêtres closes, et songer peut-être à ceux-là qui ne rentraient pas toujours de leurs saisons de grande pêche, au début de l’automne.

Les rochers chantent plus fort, l’air fraîchit. C’est septembre à la Pointe de la Demoiselle.