Camaïeu
Camaïeu de vert,
Éclaboussé du blanc des pâquerettes
Vert légèrement acide des pelouses,
Nuancé de tâches colorées
Lorsque le soleil vient jouer dans les branches des
sapins.
Le vent écrit la partition,
Frais, léger, enivrant, musical.
Les deux buissons en contraste,
L’un clair, ébouriffé, mal taillé,
L’autre, oranger du Mexique,
Compact, organisé, à l’ombre,
Éclatant de ses feuilles vernissées.
Les trois troncs trapus, denses,
Variant d’un brun tendre au rosé
Semblent arrimer le paysage au sol.
Leur ramure porte des aiguilles qui flottent au gré
du courant,
Leur oscillation invite à se laisser bercer,
À un prochain départ
La meule de pierre grise en contrepoint
Atteste d’un passé révolu,
Toujours présent.
De combien d’histoires de vie a-t-elle été témoin ?
Un moineau s’y pose,
Fragilité de l’un,
Éternité de l’autre.
Focus
La brume joue avec
le soleil
Cri aigre de deux hérons
Frais matin d’octobre
Premiers frimas
La brume joue avec
le soleil,
Dévoile par
intermittence
Les trois troncs
trapus, denses,
Leur ramure oscille
au vent délicat,
Berce la meule de
pierre grise,
Solide, immuable.
Un moineau s’y pose,
Résonne au lointain
Le cri aigre de deux
hérons.