samedi 6 avril 2019

Sacs de fille

L'un raisonnable, gentil, bien rangé - les clés, les sous, les lunettes, les papiers. Celui des jours ordinaires, sans histoire. En cuir, pour le toucher velouté, et puis rouge, necessairement - il ne le faudrait pas trop sage tout de même. Laisser penser que cette raison n'est qu'apparence, que peut-être quelques folies se cachent, pas si loin....

.... l'autre. Celui des jours de chemins volés, de moments buissonniers. Il veut bien tout accepter. Un livre - pour la soif ; une pomme - toujours justifiée. Le carré de chocolat opportun, pour les moments de moins bien. Voyager léger mais avec un crayon de papier et une gomme - pour pouvoir se tromper- et un stylo quatre couleurs, si la journée devenait verte ou bleue, et le carnet pour pouvoir griffonner.
Protéiforme et éphémère parfois, riche des rêveries des années lycées, sur les pelouses ensoleillées au pied d'un château, tout gonflé des rencontres multiples et variées, inattendues et précieuses.
Dublin, Florence, Tunis et Bruxelles : quais de gare, bateaux en partance. Il a parlé allemand - un peu ; anglais plus souvent.  Il est souvent parti, étonné d'oser, et quelquefois revenu piteux et ébouriffé - expériences écourtées -mais jamais déçu. 
La tente dans la boue, la gare de Victoria au très très petit matin embrumé, le ferry dans la tempête, mais aussi d'autres siestes ensoleillées au pied d'un autre château, en écho, la lumière de Florence, les discussions enflammées et cosmopolites....
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Besace des maraudes, des ailleurs, du pas de côté ; compagnon d'aventures et de rencontres, toujours là, rond, réconfortant
Jamais loin, toujours prêt, accroché à la porte, juste à côté des clés....