1er dimanche de septembre, fin d’après-midi.
Le soleil tape fort encore mais avec le soir qui tombe, on perçoit
les prémices de la saison à venir. A l’heure de rentrer, les bruits s’apaisent,
la nature se range doucement.
Jeudi matin de bruine.
Faire le dos rond en compagnie du chat, rester sous la couette, encore,
juste encore un peu.
S’installer au boudoir, mon rooibos du jour à portée de main,
écrire sur le monde qui va, on ne sait où, mais vite ; bercée par la
lumière des flammes dansantes dans l’âtre.
Aujourd’hui, flânerie en ville, à l’écoute de la vie, regard
curieux et empathique sur les passants. Puis rentrer, s’asseoir et mettre en
mots les émotions ressenties. Songer que, bientôt, l’urgence d’écrire se fera
plus prégnante : la date de remise du manuscrit, certes encore lointaine,
se profile pourtant.
Les hirondelles sont alignées, telles des pinces à linges sur un
fil. S’imaginer l’une d’elles pour un départ vers des horizons lointains et
méconnus.
Ecouter les cris des enfants dans la cour de récréation avant de se
replonger avec délices dans le journal de Marceline Roux, « Vita Nova Solo »,
et « ne pas encore envisager que l’avenir s’étende au jour d’après ».
L’été ne veut pas abdiquer. Se laisser chauffer le dos au soleil en
terrasse, lovée dans mon pull noir. Plaisir bousculé par la férocité des
nouvelles, entre attentats et autres catastrophes meurtrières. Comment
concilier en mots la douceur de mon coin du monde avec la férocité et la folie
de l’époque ? Ni la caresse du chat ni mon rooibos favori (le numéro 4) ne
m’y aident aujourd’hui.
Qu’à cela ne tienne, il est alors urgent de faire appel au remède suprême :
savourer un Anjou rouge dans Mon verre de cristal de Bohème.
Les mots surgissent.