Allez viens, on parlera de tout, on parlera de petits riens.
On parlera des petits matins frais, dans un brouillard épais, des chaussures lourdes encore, aux pieds mal réveillés. On parlera de l’herbe illuminée de gouttes de rosée aux premiers rayons du soleil bas de fin de saison.
On parlera de ces kilomètres avalés, de l’impatience des départs, de l’ivresse de liberté au sortir du bois, devant la plaine immense ; on parlera de la douce lassitude des derniers kilomètres.
On parlera de ces grands gamins qui couraient les chemins.
On parlera de livres, de ces raconteurs d’histoires qui nous emmènent plus loin. On parlera d’ici, de maintenant, de l’air du temps, de la vie qui va, comme elle peut, brinquebalant, gentiment.
On parlera de tout, on ne parlera de rien, on parlera de la vie, ce sera bien.